Comment choisir l’élevage où prendre son chaton ?

Comment choisir l’élevage où prendre son chaton ?

Vous vous demandez sans doute si, en tant qu’éleveuse, je suis vraiment légitime pour écrire sur le sujet ! Je pense que oui, parce qu’avant d’être éleveuse j’ai aussi été adoptante, mais aussi parce que je ne suis pas vraiment gênée par la concurrence : j’ai très peu de chatons à placer et j’ai jusqu’à présent trouver les familles parfaites pour mes bébés !

Alors si cet article peut aider certains d’entre vous à faire le bon choix, tant mieux ! J’apporte en plus de ça ma petite pierre à la lutte contre les élevages intensifs, qui sont plutôt des « naisseurs » et qui vendent parfois très cher des chatons en mauvaise santé ou mal sociabilisés. Et là, les frais vétérinaires peuvent vite être conséquents et avoir un impact très important sur votre budget…

10 questions à se poser pour choisir un élevage

chaton Siberien blue silver spotted tabby et blanc

Le chaton possède-t-il un pédigree ?

C’est la base, alors commençons par là ! Un chat qui n’a pas de pédigree n’est pas un chat de race ! Il faut donc que le contrat de réservation que vous allez signer indique bien que votre futur chaton possèdera un pédigree. Sinon cela revient à payer très très cher un chat « de maison ».

Le pedigree est un papier que l’éleveur vous remettra lorsque vous récupérerez votre chaton ou bien quelques semaines après si le LOOF ne l’a pas encore édité. Dans ce cas l’éleveur vous remet une copie de la demande de pédigree qui comporte le numéro de portée. Ce numéro est vérifiable sur le site du LOOF.

Combien l’éleveur possède-t-il de chats et vivent-ils dans la maison ?

En soit, avoir beaucoup de chats de signifie pas que l’élevage n’est pas sérieux. Les personnes dont c’est l’activité principale et qui donc doivent en retirer un revenu sont obligées d’avoir de nombreux reproducteurs. Ce qui est donc plus important c’est comment ces nombreux chats sont maintenus ? Ont-ils des espaces dédiés (ce qui est probable pour des qestions sanitaires) ? Dans ce cas sont-ils tout de même en contact très fréquemment avec l’éleveur ? Leur comportement peut être une indication.

Une chatterie au fond du jardin peut faire penser que les chats ne reçoivent pas beaucoup de visites et que les chatons ne sont pas intégrés à la vie de famille (mauvaise sociabilisation).

Les éleveurs ont souvent une structure dédiée aux mâles, qui appellent et marquent beaucoup et doivent être séparés des femelles pour éviter les gestations non désirées. Il est très rarement possible de les laisser avoir accès à toute la maison, sauf lorsqu’ils sont sous implant (castration chimique temporaire qui leur permet d’avoir une periode de repos).

Une petite chatterie avec deux ou trois reproducteurs permet à priori de penser que les chatons sont élevés au sein de la famille et ont accès à toute la maison. Mais ça n’est pas forcément vrai non plus ! Il s’agit là souvent d’une activité de loisir exercée par amour pour une race, mais certains peuvent y voir l’occasion d’arrondir leurs fins de mois, ce qui peut être possible surtout si on sacrifie sur certains postes : tests, qualité de la nourriture, soins vétérinaires limités…

C’est en visitant les locaux et en voyant évoluer les chats présents que vous vous rendrez compte de comment est géré l’élevage et si cela correspond à ce que vous recherchez. Voilà pourquoi il est très important de vous rendre chez l’éleveur avant de réserver votre chaton.

A quel âge les chatons sont-ils vendus ?

La Loi autorise la vente des chatons à partir de leur deux mois. Cependant un chaton ne devrait pas quitter sa mère et sa fratrie avant ses trois mois. En effet ce troisième mois est celui de la sociabilisation : la mère apprend les limites à ses petits et les interactions entre frères et soeurs leur permettent d’acquerir les codes de bonne conduite : ne pas mordre par exemple.

Un élevage sérieux ne vous proposera pas de récupérer le chaton avant ses 13 semaines, voire plus.

Un éleveur soucieux de sa rentabilité vous confiera sans problème un chaton à ses 2 mois car c’est à cette période qu’il coûte le plus cher à élever : nourriture et vaccins. Charge à vous dans ce cas d’assumer dans le futur les problèmes comportementaux qui pourront survenir…

Les tests de santé des parents de votre chaton sont-ils consultables ?

Les chats de race sont sujets à certains fragilité du fait de la séléction humaine. La consanguinité utilisée pour fixer une race fait ressortir les maladies qui ne se manifestaient pas, car récessives. Il existe des tests de santé, différents selon les races de chats, que l’éleveur doit vous fournir.

Ces tests sont fait sur les parents et non sur les chatons. Il s’agit de tests génétiques : dans ce cas si le chat est indemne de la maladie, il ne la développera jamais, ou des tests cliniques : ils doivent être faits régulièrement pour s’assurer que le chat ne développe pas la maladie.

Le chat Sibérien est une race dite naturelle, qui a peu été sélectionnée par l’Homme. Elle est donc peu sujette aux maladie et assez robuste. Il existe cependant des tests disponibles pour la race, car comme n’importe quel chat des rues, des maladies peuvent survenir.

Vous pourrez parfois voir que les annonces de vente la mention « parents testés ». Celle-ci regroupe des réalités différentes suivant les éleveurs, du service minimum à savoir la Leucose (feLV) et le « sida du chat » (FIV) à une batterie plus complète de tests : des tests génétiques comme le PKDef (qui provoque une anémie chez le chat atteint) ou le CMH si disponible pour la race (HCM en anglais, qui provoque une déficience cardiaque). Ou encore des tests réguliers chaque année pour surveiller des maladies pour lesquelles on n’a pas encore de tests génétiques (Échographies des reins et coeur notamment)

Vous devez donc à minima obtenir de votre éleveur les tests suivants pour les parents de votre chaton Sibérien : FIV, feLV et PKDef. C’est encore mieux s’il fait des échographies cardiaque et rénale tous les 2 ans : CMH et PKD.

L’éleveur élève-t-il d’autres races de chats et si oui combien ?

Un élevage qui fait beaucoup de races différentes peut faire penser à une recherche de rentabilité plutôt que de qualité. Beaucoup ne font qu’une ou deux races car ils estiment ne pas pouvoir faire un bon travail, notamment de sélection, avec plus de races.

L’éleveur vous demande-t-il de verser des arrhes avant que le chaton ne soit né ?

Légalement il n’est pas interdit de vendre un animal avant sa production, puisqu’en France chats et chiens sont considérés comme des objets aux yeux de la Loi. L’éleveur est donc en droit de demander des arrhes ou un acompte avant la naissance de votre futur compagnon. C’est cependant pour l’acheteur une pratique risquée : vous allez peut-être attendre très longtemps votre tour puisqu’il n’y a aucune garantie du nombre de chatons à naître ni du sexe qui vous plairait. Mieux vaut se tourner vers des éleveurs qui ne vous demandent rien avant la naissance du chaton, voire avant que ceux-ci aient quelques semaines pour être sûr qu’ils soient viables.

Il ne faut pas croire les éleveurs concernés sont ceux qui ont beaucoup de demandes car ils font de très beaux chats, très recherchés. C’est une légende urbaine ! Éventuellement un bon marketing ! Les éleveurs mêmes très sollicités (soit à cause d’une popularité sur les réseaux sociaux ou parce qu’ils produisent vraiment de très beaux chats, et ce ne sont pas toujours les mêmes 😉) ont quand même des chatons disponibles au moment des naissances. Encore plus aujourd’hui où de nombreux nouveaux éleveurs se lancent dans l’aventure, notamment chez le Sibérien.

Est-il possible de visiter l’élevage avant de choisir un chaton ?

Comme je l’ai déjà évoqué, la visite de l’élevage est très importante pour se rendre compte du lieu de vie des adultes et des chatons. Mieux vaut se méfier des éleveurs qui refusent que vous veniez chez eux avant l’adoption.

A l’inverse, il ne faut pas non plus être trop intrusif et souhaiter venir voir votre chaton toutes les semaines. C’est au domicile de l’éleveur que vous vous rendez et pas dans une animalerie. Il n’aura donc pas forcément le temps ni l’envie de vous accueillir 10 fois. Par contre vous pouvez demander à recevoir des photos et des vidéos régulièrement. Beaucoup le font avec plaisir pour que vous puissiez suivre l’évolution de votre futur compagnon.

L’éleveur s’intéresse-t-il à votre mode de vie ?

Il est rare qu’un éleveur soucieux du devenir de ses chatons ne vous demande pas du tout d’informations sur votre mode de vie. Il voudra savoir si vous pouvez lui offrir un cadre sécurisant où il vivra une belle vie. Un éleveur qui se contente de vous donner un prix et ses conditions d’adoption aura une autre philosophie qui peut-être ne vous dérengera pas. Mais avoir un bon contact et savoir que vous pouvez compter sur lui même après plusieurs mois ou années si vous avez des questions, ça peut être bien aussi !

De quand date la précédente portée de la maman des chatons ?

Une femelle ne devrait pas avoir plus d’une portée par an. Si vous constatez que celle-ci a eu ses précédents chatons avant, méfiez-vous ! Un accident peut arrivé et deux portées rapprochées pour une même chatte aussi. Dans ce cas l’éleveur n’aura pas de raison de vous le cacher et vous l’expliquera. Si cela semble fréquent et pour plusieurs femelles à l’élevage, seule la rentabilité est ici recherchée au détriment de la santé des mamans.

Avez-vous eu un bon contact avec l’éleveur ?

Si le premier échange peut se faire par mail ou par sms, proposez toujours un rendez-vous téléphonique si l’éleveur ne vous le demande pas. C’est là que vous allez avoir des informations qui vont vous faire savoir que vous êtes au bon endroit ! Rien de mieux pour vous et pour l’éleveur qui vous posera quelques questions également. C’est une relation de confiance mutuelle qui doit s’établir. Il ne devrait en tout cas pas s’agir d’une simple transaction commerciale !

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